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Au travail - Février 2014 - Un jour de repos commun à tous

Pourquoi prendre comme thème, pour ce deuxième numéro, le travail du dimanche ? N’a-t-il pas toujours existé, notamment dans la police, les hôpitaux et les transports ?

Certes, son extension continue depuis des années est concomitante d’une extension du travail de nuit et des fermetures de plus en plus tardives des commerces le soir. Mais ce processus n’est-il pas «inéluctable» ? N’est-il pas nécessaire de répondre aux besoins des «con- sommateurs» et notamment des jeunes actifs qui, pour garder leur emploi et leur «compétitivité», ou leurs chances de progresser au sein de l’entreprise, doivent s’investir totalement dans leur travail, sans compter les heures effectuées quotidiennement, et rentrent donc tard le soir ?

Pourtant, prenons un peu de recul. La conciliation de la vie profes- sionnelle et de la vie familiale doit-elle rester une revendication purement féminine, une affaire privée, ou est-elle essentielle à l’émancipation de tous ? Notre rythme de «vie hors travail» peut-il être déterminé par l’organisation du travail décidée unilatéralement par la direction des ressources humaines ? Devons-nous nous résigner à la disparition d’un jour de repos commun à tous, compte tenu des transformations opérées dans le travail, de la difficulté croissante à distinguer ce qui relève du temps de travail et du temps hors travail? Ou faut-il, au nom du «vivre ensemble», se battre tous ensemble con- tre la remise en cause progressive par le patronat de toute réglemen- tation du temps et des horaires de travail ?

On le voit, la question du travail du dimanche ne concerne pas seule- ment les précaires, les moins qualifiés, les employées de commerce sous-payées, tous ces «invisibles». C’est une question politique : dans quelle société voulons-nous vivre ?

Véronique Sandoval

Responsable de la commission Travail-Emplo